Origine

Chausson marseillais sur un navire

Les premières traces écrites de savate apparaissent au début du xixe siècle (alors que l’existence de la boxe anglaise est documentée depuis le début du xviiie siècle ). Selon Jean-François Loudcher1, la savate est issue, d’une part de l’évolution de la pratique du duel (combat), d’un regain d’intérêt pour les activités physiques et d’un besoin de savoir se défendre dans la rue.

La savate est donc une réponse à trois tendances de fond de la société française de l’époque, notamment parisienne. Il devient possible, d’une part, de se confronter physiquement en duel sans risquer la mort. On se confronte sans arme sur un mode codifié, qui permet l’utilisation des poings et des pieds. D’autre part cette pratique permet d’entretenir son corps et sa forme physique, ce qui devient plus important pour les Français en cette période. Pour finir, la pratique de la savate permet d’apprendre à se défendre, ce qui en ces temps troublés n’était pas négligeable. La plupart des écoles du début du xixe siècle proposaient d’ailleurs principalement cette activité sous l’angle de la défense personnelle.

La savate naît donc en France, plus exactement à Paris, où pratiquent les savatiers d’abord dans les arrière-salles des cafés puis dans des salles dédiées qui accueillent des élèves. Il est à noter que c’est la seule boxe « poing-pied » qui naît en Europe.

Tireurs de savate

Lorsque le maître d’armes Michel Casseux dit Pisseux ouvre sa salle en 1825, il est le premier à enseigner l’escrime traditionnelle et le nouvel art de la savate : l’escrime des pieds. Il est vraisemblable que Michel Casseux a réuni tout un ensemble de techniques disparates : style des ruffians, des bandits, luttes paysannes… Michel Casseux, quelles que soient ses influences et ses inventions personnelles est le véritable inventeur du système moderne appelé Savate. C’est Charles Lecour qui crée en 1830-1840, le sport de combat connu sous le nom de Boxe française en réunissant latechnique des pieds de la savate avec quatre techniques de poings emprunté à la boxe anglaise (direct, crochet, uppercut, swing). La savate-Boxe française se distingue des autres disciplines pieds-poings par le port obligatoire de chaussures et par une technique de coups de pieds dits coups armés. Joseph Charlemont et son fils Charles Charlemont codifieront toutes ces techniques pour en faire la boxe française que nous connaissons aujourd’hui.

L’avant-guerre

Lors de leur création en 1907 par Georges Clemenceau, les brigades mobiles régionales dites brigades du Tigre, unités de police judiciaire modernes, s’entraînent à la savate.

L’entre-deux guerres

Suite à la saignée de la grande guerre, il ne reste plus que quelques salles en 1930 et 500 adhérents dans toute la France2. En 1937 se déroula le dernier championnat de France jusqu’à sa renaissance en 1966. La boxe française survécut grâce à quelques passionnés dont Bernard Plasait qui la promut comme sport d’éducation.

L’après-guerre

La boxe française renaît de l’action de quelques passionnés, dont Pierre Baruzy. Les championnats de France reprennent en 1966. En 1969 on comptait 800 licenciés et 12 clubs en France. La boxe française fut enseignée à l’INSEP. Les professeurs d’éducation physique purent donc l’enseigner aux collèges et lycées. Les championnats d’Europe eurent lieu en 1970. Le premier championnat de France féminin eut lieu en 1982 et la même année la première coupe d’Europe se déroula au stade Pierre-de-Coubertin. En 1984, le cap des 20 000 licenciés est franchi et la fédération internationale est fondée le 23 mars 1985. La première coupe du monde eut lieu en 1989. La discipline assaut est introduite en compétition à partir de 1999 en Belgique lors de la première coupe européenne d’Assaut. Les championnats du monde assaut suivront.